La région alpine : biodiversité, énergie et eau

Biodiversité et connectivité écologique

Les Alpes comptent parmi les régions les plus riches d’Europe en termes de variété de paysages et d’espèces végétales et animales. Ces conditions ne sont pas seulement dues aux conditions naturelles, mais aussi au résultat de l’activité humaine au cours des siècles. Les Alpes abritent également certaines des dernières zones isolées et sauvages d’Europe centrale et constituent l’une des écorégions les plus importantes au monde en termes de conservation de la biodiversité globale. La perte ou la destruction des habitats est la menace la plus directe pour la biodiversité. Les défis majeurs sont l’intensification des pratiques agricoles, notamment dans le fond des vallées, d’une part, et l’abandon des terres dans les montagnes, d’autre part. En ce qui concerne ce dernier point, le maintien des pratiques agricoles traditionnelles dans les montagnes peut s’avérer bénéfique pour la biodiversité. D’autres défis sont l’urbanisation croissante et la fragmentation des paysages et des habitats en raison de l’augmentation des infrastructures. La demande croissante d’activités de loisirs et de sport dans la région peut également entraîner des effets négatifs sur la biodiversité. Le changement climatique mondial constitue une menace supplémentaire pour la biodiversité. La rapidité des changements ne laisse qu’un faible potentiel d’adaptation. La flore alpine réagit déjà au réchauffement climatique et migre vers les hauteurs. On peut trouver plus d’espèces végétales sur les plus hauts sommets des montagnes qu’il y a  ans. Les espèces spécialisées qui poussent en haute altitude sont remplacées par des espèces plus compétitives provenant de plus basses altitudes. Pour en savoir plus sur l’eau de la région alpine, consulter ce site. Les zones protégées sont cruciales pour contrer la perte continue d’écosystèmes et d’espèces. Les zones protégées, y compris les sites Natura 2000, couvrent près de 30 % du territoire de la Convention alpine. Comme les zones protégées ne suffisent pas à elles seules à garantir la conservation durable de la biodiversité, un réseau écologique alpin, qui vise à conserver et recréer la connectivité écologique entre les écosystèmes, est en cours de création. Les espaces protégés alpins sont des éléments clés de ce processus.

 

Énergie

Les Alpes représentent un espace particulièrement important pour contribuer à l’objectif de l’UE d’augmenter la part des énergies renouvelables dans le pack énergétique européen, d’autant plus qu’elles ont une longue tradition de production d’énergie hydroélectrique. Les Alpes ont également un potentiel en termes d’autres sources d’énergie renouvelable. Cependant, l’augmentation de la production d’énergie renouvelable dans les Alpes signifie également qu’il faut faire face à des conflits potentiels avec la protection de la nature et du paysage et avec d’autres activités telles que le tourisme, l’agriculture et le secteur forestier. Il faut donc concevoir des moyens ingénieux de concilier les différentes activités de protection de l’environnement et développement de nouvelles capacités de production. En outre, une question clé est l’adaptation durable des installations de production, en particulier des centrales hydroélectriques, aux nouvelles conditions climatiques. Le régime d’écoulement des torrents et des rivières alpines sera affecté par le changement climatique. En ce qui concerne la consommation d’énergie, les améliorations dans le secteur du bâtiment offrent un potentiel important et considérable d’économies d’énergie dans toute la région alpine. Des normes et un savoir-faire ont été développés pour les bâtiments résidentiels, industriels et commerciaux dans les différents pays alpins. Enfin, le système de transport et de distribution de l’énergie doit concilier deux tendances opposées qui coexistent : d’une part, une tendance globalisante vers un réseau énergétique européen commun, dans lequel la région alpine occupe une position géographique stratégique et d’autre part, la tendance liée au développement des énergies renouvelables, vers des zones de production et de consommation d’énergie plus restreintes et plus orientées localement. 

 

L’eau, un défi majeur à l’heure du changement climatique

L’eau des alpes constitue une ressource centrale dans ce massif montagneux pour plusieurs usages différents : 

  • de l’eau potable pour les résidents et les touristes à la production d’énergie, en passant par l’irrigation agricole ;
  • l’utilisation dans les industries à forte consommation d’eau ;
  • la production de neige artificielle. 

La modification du régime des précipitations combinée à la fonte des glaciers entraînera des conséquences majeures sur les ressources en eau disponibles dans les Alpes, notamment en été. Pendant la période sèche, les ressources risquent de diminuer drastiquement : cela pourrait renforcer la concurrence entre les différents utilisateurs, comme le maintien de l’approvisionnement pour les résidents et l’agriculture ou le maintien des réserves d’eau pour la fabrication de neige. Toutes ces questions impliquent une planification minutieuse de la répartition des ressources disponibles. De plus, la concurrence se montre accrue entre les territoires en amont et en aval. Enfin, le système hydraulique sera plus sensible aux événements climatiques extrêmes.